J’étais un très grand arbre, tout de vert revêtu
Avec de belles branches : vous m’avez abattu !
Depuis dans vos foyers, je suis indispensable
Je vis dans la maison grâce à moi confortable
Quelques bûches dans l’âtre vous donnent la chaleur
Je me consume pour vous, je reprends des couleurs
Je suis dans tous vos meubles : lit, armoires, tables, chaises
Rouleaux, cuillers de bois mettent la femme à l’aise
Le manche de ta faucille, celui de ton marteau
la porte de l'enclos, Le patin du traîneau
Quand tu joues du violon tu tires des harmonies
Ce n'est que grâce à moi et mon bois aussi pour ta flûte…
J’ai été ton berceau : je serai ton cercueil !
A la vie à la mort, tu m’as vu dés le seuil
Pourtant tu as ‘pissé’ sur moi toute ta vie
Et torturé mon tronc avec des mots impies…
Jan